La lecture labiale pour mieux entendre et comprendre

Publié le par Bertrand Tremblay

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D’une certaine façon, quelle que soit notre situation en matière d’audition, nous nous servons tous, plus ou moins, de la lecture labiale : il n’y a qu’à se rappeler les moments d’échange, en face à face, avec une ou plusieurs personnes. Ce mode de communication peut s'avérer utile pour une personne vivant une perte d’acuité auditive, si elle veut mieux entendre.

Qu’entendons-nous par lecture labiale? « Mode de compréhension des messages verbaux sans l’aide de l’audition par : - la vue des mouvements articulatoires; - l’observation des mimiques, expressions et gestes naturels de l’interlocuteur; - l’utilisation du sujet de conversation et du contexte de communication ». (Jeffers, J., Barley, M. (1971). "Speechreading (lipreading)". Charles C. Thomas, 392 p.)

La lecture labiale ne signifie pas seulement «lire sur les lèvres» chez la personne sourde, devenue sourde et malentendante. Elle signifie aussi « comprendre » ce qui est dit en regardant le mouvement des lèvres du locuteur, de même que ses expressions faciales et les gestes de ses mains. Dans ce contexte, elle peut comprendre un message en associant la vue du mouvement des lèvres avec ce qu’elle entend. Même, elle peut parvenir parfois à comprendre le contexte sans avoir entendu le message. La lecture labiale, c’est se servir de ses yeux pour aider ses oreilles.

Outre la vue des lèvres, les gestes et les expressions du locuteur, la personne vivant avec une surdité peut utiliser d’autres moyens, dits compensatoires, pour s’assurer de mieux entendre et comprendre. Par exemple, pour mieux voir son interlocuteur, cette personne a intérêt à s’assurer, sur le plan physique, d’un bon éclairage, de la diminution du bruit ambiant; sur le plan environnemental, à aviser l’entourage de la diminution ou perte d’audition, à modifier l’environnement par l’installation de systèmes de signalisation, à s’approcher du locuteur; sur le plan technique, à s’informer des stratégies du mot et de la phrase en matière de prononciation de la langue.

La langage prononcé ou parlé, lors d’une conversation ou communication, comprend des consonnes. En phonétique, on les nomme phonèmes; en lecture labiale visèmes (sons pareils sur les lèvres) et homophènes (mots pareils sur les lèvres). Certaines consonnes, notamment les visèmes b et p, s et z, j et ch, f et v, se ressemblent en les prononçant et génèrent de la confusion chez la personne qui les entend ou les voit, si elle vit avec une surdité. Autrement dit, celle-ci ne les distingue pas.

La confusion persiste, si ces consonnes se trouvent dans un mot. Comment distinguer, par exemple, les homophènes bain et pain; poisson et poison; feu et vœu; jute et chute. Pour pallier à ces problèmes de perception visuelle à l’origine de la confusion, des stratégies du mot et de la phrase peuvent être utilisées par la personne dont l’acuité auditive a diminué, entre autres, faire répéter le mot ou la phrase par le locuteur, les lui reformuler différemment, lui demander de les mettre en contexte ou de lui dire le sujet de conversation.

Bref, la lecture labiale consiste, pour la personne sourde, devenue sourde et malentendante, à récupérer le sens des mots et des phrases par l’usage de divers moyens visuels de communication, à comprendre sans l’aide de l’audition et à mieux entendre et comprendre. Sûrement, ne pas se servir, au besoin, de ces stratégies peut nuire à la communication et avoir la fâcheuse conséquence pour cette personne de dériver vers l’isolement. Il en est ainsi de la personne vieillissante et en perte d’acuité auditive.

Comme mentionné dans le texte intitulé « Informations sur la déficience auditive », du blogue surditude,

des centres régionaux de réadaptation offrent, entre autres, des services d’audiologie, d’orthophonie, de psychothérapie et des cours de lecture labiale et de langue des signes. En outre, plusieurs associations ont «pignon sur rue» et organisent pour les personnes vivant avec une surdité des activités diverses, entre autres, des rencontres sociales, des conférences, des ateliers de communication, des pratiques de lecture labiale et de langage des signes.

Surditude

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