Acheter sans se faire rouler

Publié le par Bertrand Tremblay

Acheter sans se faire rouler

Il ne s’agit pas de copier les nombreuses recettes en cours sur le marché en matière d’achat de prothèses auditives. Plutôt et à titre d’exemple, nous désirons faire part de nos réflexions sur le libellé d’une publicité de Laflamme et associés relative à l’offre de produits auditifs, affichée parfois dans le journal La Presse.

En encadré, ressortent en grosses lettres d’une annonce présentée dans ce journal ces mots : « Vous entendez mais ne comprenez pas toujours ». Près de ces lettres, sont affichées deux images, désignant des prothèses auditives, qui disent comment il est possible de réduire les bruits de fond et de maximiser la parole. Évidemment, cette publicité s’adresse aux personnes vivant avec une surdité.

Maintenant analysons les expressions contenues dans une publicité de La Presse. Selon le Larousse, l’audition se définit comme une fonction qui permet à l’ouie de s’exercer ... , telle l’action d’entendre, d’écouter. Pour une personne vivant avec un trouble d’audition, cette fonction est restreinte. Quant au terme entendre, le dictionnaire propose neuf variantes. Parmi elles, se retrouvent les expressions percevoir par l’ouie qui est l’équivalent d’entendre et d’avoir une bonne ou mauvaise audition, percevoir par l’esprit l’équivalent de comprendre et de saisir et prêter une oreille attentive à l’équivalent d’écouter.

Dans cette annonce, nous n’arrivons pas à savoir de quel aspect de la parole il est question dans cette maximisation : celui de la perception (du son ou du bruit des mots et de la parole) par l’ouïe (entendre), ou (du sens de la parole) par l’esprit (comprendre). Or, dans le cas d’une perte auditive, il est reconnu que l’audition naturelle parfaite ne se récupère pas à l’aide des prothèses auditives, même celles considérées comme des nouvelles technologies, 100% numériques soient-elles : cela veut dire que la personne vivant avec une surdité, qui en porte, ne peut pas tout comprendre. Si, par parole on entend son bruit (son), on conviendra que, tout comme les bruits en général, le port de la prothèse aidera à réduire le bruit de fond. Si, d’autre part, par parole on entend son sens, on conviendra que le port de cette même prothèse n’aidera pas en général à la maximiser. N’est-ce pas qu’il y a confusion dans cette annonce?

Commercialement, il est sans doute légitime de séduire la clientèle visée à l’aide de divers moyens. Le montage de La Presse, tel que décrit plus haut, en est un parmi d’autres : il est bien monté, bien imagé et ne manque pas d’attrait. Cependant, tout laisse croire, dans l’annonce, que la prothèse constitue le remède au trouble auditif et que l’audition prothétique se compare à l’audition naturelle.

La réalité est toute autre : la prothèse ne redonne pas la fonction auditive totale, tel le verre optique pour la fonction visuelle. N’est-ce pas, en faisant miroiter cette «guérison», créer de faux espoirs? N’y aurait-il pas lieu d’inclure dans l’annonce un message plus réaliste, par l’ajout de la mention que la prothèse ne redonne pas l’audition naturelle parfaite par exemple?

Notre titre « Acheter sans se faire rouler » n’avait d’autre but que de mettre en garde la clientèle visée, dont plusieurs se retrouvent parmi la gent de l’âge d’or, contre toute publicité abusive.

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